La ville de Sant Joan de les Abadesses est située dans la région du Ripollès, à environ 770 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer. Elle occupe le centre d’une vallée pré-pyrénéenne traversée par la rivière Ter d’est en ouest et entourée de hautes montagnes. Elle couvre une superficie de 53,41 km² et est limitrophe de Ripoll à l’ouest, de Vallfogona del Ripollès au sud, de Ridaura au sud-est, de la Vall de Bianya et de Sant Pau de Segúries à l’est, de Camprodon au nord et d’Ogassa au nord-ouest.

Tout d’abord, il convient de dire que notre région n’a pas été riche en fermes d’une importance architecturale particulière. De celles-ci, on n’en trouve que quelques-unes le long des plaines près de la rivière Ter et du ruisseau d’Arçamala. Il est à noter qu’il y a plusieurs siècles, de nombreuses personnes vivaient dans ces fermes en cohabitant avec les animaux. L’habitation de ces petites fermes ou maisons était composée d’une cuisine presque toujours sombre, avec un feu au sol, des foyers, un four à pain, un banc, des crochets pour suspendre les ustensiles, un cendrier et parfois un lavoir. Presque toutes les fermes avaient le feu au centre de la maison, car c’était l’élément le plus important ; c’est pourquoi, pendant de nombreux siècles, les registres de recensement étaient appelés « fogatges », car les maisons étaient identifiées et enregistrées par foyers.

Nous partagerons les maisons de Sant Joan de les Abadesses, telles que Rodonella avec son histoire et celles qui se trouvent à proximité, leurs particularités architecturales, leur état actuel, ainsi que les recensements d’autrefois…

Rodonella

C’était autrefois la plus grande maison de la région et l’une des meilleures de Sant Joan de les Abadesses. En 1994, la maison était totalement en ruines.

La ferme était composée de 3 étages, avec l’habitation située au deuxième et au niveau de la cour. Sous l’étage se trouvaient les écuries, et séparée de ce bâtiment se trouvait une grande grange, actuellement en ruines, avec un escalier extérieur menant au premier étage. Cette maison comportait deux dépendances destinées à l’habitation : la maison des propriétaires et celle des métayers.

La maison des métayers, bien que dans un état ruineux, n’a été abandonnée que récemment, en 1966, lorsque la famille Salvans est allée vivre à la Nouvelle Maison de Rodonella, également connue sous le nom de « Can Salvans » par de nombreux habitants de Sant Joan. C’est aujourd’hui l’une des plus grandes fermes du domaine de la ville, avec de nombreuses terres et du bétail. Autrefois, il y avait quarante quarts de terre, et on récoltait 130 à 140 quarts de blé et de maïs. Ils avaient entre 20 et 25 vaches et une douzaine de porcs. Aujourd’hui, ils comptent plus de 100 vaches et environ 400 porcs.

Au-dessus de la Nouvelle Maison de Rodonella et près des ruines de l’ancienne maison de Rodonella, se trouvait la source.

Dans les différents archives consultées, nous avons trouvé les informations suivantes concernant cette ferme:

 

  • Dans le cadastre de l’abbé de Villalba de 1397, il est fait mention de la baille de Rodonella, de la paroisse de Sant Joan et Pau, avec le nom de Francesca, épouse de Jaume de Rodonella, propriétaire de la ferme.
  • Le document mentionne également la possession de deux métairies appelées « la Colomina » et « Graello ».
  • Dans un recensement d’un cadastre de 1460, le Mas Rodonella et le Mas Gonter sont mentionnés, donnant au monastère de Sant Joan de les Abadesses deux sesters d’avoine, douze poignées de blé, quatre bandes de lard, un quart d’orge, une poule et une miche de pain.
  • Le 13 mars 1500, une sentence du juge de l’abbaye de Sant Joan, Narcís Amaluch, concerne le litige entre Joan Oriola et Gabriel Bosch de Rodonella à propos des droits et des biens liés aux pâturages de la montagne de Montcoia.
  • Dans un registre de redevances du XVIIIe siècle, il est mentionné que le mas Rodonella doit au monastère de Sant Joan de les Abadesses 27 poignées d’orge.

Propriétaires:

 

  • 1701 – Joan Cubí
  • 1713 – Jaume Colomer
  • 1720 – Joan Colomer
  • 1751 – Francesc Bosch
  • Dans un registre de 1816, il est fait mention du métayer, du garçon de ferme et de Janet de Rodonella d’en haut.
  • 1831-1847 – Pere Picart i Bussoms
  • 1852 – Bernat Picart
  • 1901 – Joan Alardi i Bonet avec huit autres personnes
  • En 1930, la maison était habitée par Joan Salvans i Martí avec deux autres personnes.
  • En 1940, la ferme était habitée par Joan Salvans i Martí avec cinq autres personnes et Pau Roqué i Fajula avec huit autres personnes.
  • En 1960, vivaient à Rodonella Joan Salvans i Martí avec trois autres personnes, et Josep Salvans Picart avec deux autres personnes.
  • 1970-1994 – Josep Salvans i Picart avec sa famille.

Josep Salvans

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Mas Guanter ou Rodonella de Baix

Maison située juste en dessous de Rodonella. Sa construction a été entièrement conditionnée par la pente du terrain. En 1988, la ferme avait une structure regroupée, composée de trois étages avec les « corts » au premier et un toit à deux versants. Elle possédait une sortie inclinée vers l’ouest, ajoutée plus tard par rapport au reste de la ferme. Près de la maison se trouvaient une source avec un lavoir et un abreuvoir. Cette année-là, la maison était utilisée comme écuries et entrepôt pour les fermiers vivant dans la nouvelle maison de Rodonella.

Mª Carme Picart

D’après la consultation de différents archives paroissiales et municipales, nous avons trouvé les informations suivantes concernant cette ferme:

 

  • Dans un testament de 1395, un certain Guillem Gonter de Rodonella est mentionné comme exécuteur testamentaire.
  • Dans le capbreu de l’Abbé de Villalba de 1397, le Mas Gonter de Rodonella de la paroisse de Sant Joan et Pau est cité avec le nom de Francesca Gonter de Rodonella de abajo, épouse de Guillem.
  • Dans un testament de 1462, un exécuteur nommé Pere Guanter est mentionné.
  • En 1720, Mas Guanter était habité par Rafael Planas.
  • En 1729, il était habité par Cecília Picart.
  • De 1732 à 1756, il était habité par Pere Picart.
  • Le propriétaire de la ferme en 1769 était Josep Blanxart d’Olot.
  • En 1849, il était habité par Francesc Picart.
  • En 1901, Mas Guanter était habité par Francesc Palau i Sau avec deux autres personnes.
  • En 1912, il était habité par Carme Puig i Sala avec quatre autres personnes.
  • En 1924, Mas Guanter était habité par Josep Picart i Puig avec neuf autres personnes.
  • En 1940, la maison était habitée par Josep Codinach i Sirera avec dix autres personnes.
  • En 1960, la ferme était habitée par Pere Colom i Tenas avec deux autres personnes et Antoni Tallant i Leucó avec une autre personne.

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El Serradal

Maison construite sur une pente et sur un terrain inégal. La ferme, au 28 août 1979, se composait d’un bâtiment à trois étages partagé entre espace de vie et écuries. Un autre bâtiment, de forme carrée, avec un toit à deux versants et une arche assez rudimentaire, était utilisé pour le bétail. Ces caractéristiques sont toutes datées du 28 août 1979 et la ferme était utilisée comme résidence secondaire.

Une zone plutôt plate près de la rivière Ter. Derrière la maison se trouve la forêt de montagne.

On nous a expliqué que la ferme avait toujours eu des problèmes d’approvisionnement en eau. Ils prenaient l’eau nécessaire du ruisseau lorsqu’il coulait et allaient laver au bas de la rivière Ter. Pour l’eau potable, ils devaient se rendre à la source de Rodonella avec un tonneau et une charrette.

Dans le capbreu de l’Abbé de Villalba de 1397, le Mas Serradal de la paroisse de Sant Joan et Pau est mentionné avec les noms de Jaume et Bernat del Serradal.

Propriétaires:

  • 1602 – Pere Morlans
  • 1681 – Pere Pla
  • 1708 – Francesc Batalla
  • 1715 – Geroni Serrat
  • 1730 – Joan Pagès
  • 1735 – 1748 Bertomeu Fajula
  • 1766 – Jaume Fajula

Le propriétaire de la ferme en 1769 était un certain R. d’Asprer. En 1901, la ferme était habitée par Pere Colomer i Basagaña avec une autre personne. En 1924, la ferme était habitée par Martí Puigcorbé i Carles avec quatre autres personnes.

En 1994, la maison servait toujours de résidence secondaire.

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Cal Santpare

Cette ferme était construite sur le versant de la montagne au-dessus de Serradal et Rodonella, sur des petits plateaux avant d’atteindre le sommet de la crête.
Abandonnée en 1930, ses derniers habitants ont déménagé à Ripoll.

Selon ce que l’on nous a expliqué, la ferme était très déficiente en eau, et au début, ils devaient aller laver et chercher de l’eau à la source de Mas Guanter.

Plus tard, ils ont construit un lavoir à partir d’une petite source ou d’un bassin qui s’asséchait toujours en été. En 1986, la ferme était complètement disparue à cause d’une piste forestière qui a achevé de démolir les derniers vestiges de Cal Santpare.

Dans un document de 1816, l’héritier de Cal Santpare est mentionné.

En 1924, la ferme était habitée par deux familles de deux personnes chacune, dirigées par Josep Orriols i Subirana et Joan Orriols i Subirana.

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Can Faula

Cette maison était construite au milieu de champs au-dessus d’un petit ruisseau descendant de la source de Rourés et près de l’ancien chemin du Ginebret. La ferme se composait de deux bâtiments séparés : l’un destiné à l’habitation et l’autre à la grange. Les deux étaient construits le long d’un talus.

Autour de la ferme, il y avait eu un poirier et un noyer, qui avaient disparu en 1990. La ferme semble avoir été abandonnée à la fin du XIXe siècle. Sa démolition a été très rapide car les tuiles ont été enlevées.

Devant la maison et de l’autre côté du ruisseau se trouvait la source, qui est maintenant seulement un source d’eau pendant les fortes pluies.

D’après la consultation de documents des archives paroissiales et municipales, nous avons trouvé les données suivantes concernant cette maison:

 

  • La maison de Can Faula existait depuis longtemps sous le nom de « Mas Rauzers », puis elle a été appelée Rourés de Baix et enfin Can Faula. La maison voisine, Rourés, était appelée Rourés d’amunt.
  • Dans le capbreu de l’Abbé de Villalba de 1397, on trouve mentionnée un Mas Rauzers de la paroisse de Sant Joan et Pau, propriété de Francesca Gonter de Rodonella.
  • Dans un document de la Sagristie du monastère de Sant Joan de les Abadesses de 1737, le Mas Rodonella de baix est mentionné avec le Mas Rourés de Baix, précisant que cette maison a été récemment reconstruite.
  • Selon un document de 1816, un fermier habitait la maison de Guanter Faula. En 1994, la maison était disparue.

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Cal Soc

Cette ferme était construite sur des terres d’emprunt, dans un endroit très plat et aride, entre deux ruisseaux. De caractère rocailleux, modeste et selon son dernier habitant, c’était une des pires maisons du voisinage. Elle se composait de deux bâtiments séparés, l’un destiné aux écuries et à l’habitation, l’autre à la cabane.

Les paysans qui habitaient cette ferme devaient aller chercher l’eau loin de la maison. D’après la lecture des livres paroissiaux et municipaux, nous avons trouvé les données suivantes concernant cette maison:

  • Dans un document de 1816, cette maison est mentionnée sous le nom de « Joan Massachs ».
  • En 1840, la ferme était habitée par un certain Josep Massachs.
  • 1901 – Rosa Mitjavila i Pubill avec deux autres personnes
  • 1909-1924 Eudald Massachs i Mitjavila avec la famille.
  • Cette maison a été abandonnée en 1930.

Photographiée en 1985, la ferme était complètement en ruines.

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Ca L’Assistent

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Maison disparue qui se trouvait construite en face de Rodonella, de l’autre côté du ruisseau du Soc, sur une petite colline au-dessus de quelques champs et avant de commencer la forêt.

En 1986, on pouvait encore voir les derniers vestiges de cette maison au milieu des broussailles. Il semble que la ferme était très rudimentaire, et il est dit qu’ils avaient une dalle avec un trou qui servait de lavabo.

On nous a également expliqué que les matériaux de cette maison (tuiles, poutres, etc.) avaient été réutilisés pour d’autres fermes du canton afin de faire des rénovations. Concrètement, dans le Mas Guanter ou Rodonella de Baix, il y a une poutre avec une date du siècle dernier provenant de Ca L’Assistent. Il semble que le nom provienne du fait qu’un assistant d’un militaire lors de quelque guerre carliste l’a reconstruite.

Dans un document de 1816, où sont mentionnées les fermes de Sant Joan de les Abadesses suivant un ordre géographique assez rigoureux, un mas nommé « Julià » apparaît entre les maisons du Pont d’en Serra et Rodonella de Baix et pourrait correspondre au nom ancien de Ca L’Assistent.

El Pont d’en Serra

 Ferme construite sur le versant de la montagne et sur un terrain en pente. En 1979, la ferme se composait d’un bâtiment de 3 étages, partagé entre l’habitation et les écuries. Séparée de ce bâtiment, se trouvait une petite cabane destinée à abriter des outils. Selon les explications reçues, le Pont d’en Serra trouve son origine dans une ferme construite près de la rivière Ter et d’un pont qui la traversait.

Il semble que c’était la maison qui surveillait le bétail passant par le chemin en provenance des terres d’Ogassa et se dirigeant vers la maison de la Serra del Boix. Plus tard, elle a été abandonnée et l’actuelle maison du Pont d’en Serra a été construite en réutilisant les bâtiments d’une ancienne tuilerie.

  • Terrain plat avec des arbres fruitiers.
  • Cette maison possédait de nombreuses sources, car son terrain était très riche en eau.

Documentation: 

  • Dans un document de revenus du XVIIIe siècle, la ferme du Pont d’en Serra est mentionnée comme fournissant au monastère de Sant Joan de les Abadesses sept mesures d’orge et une mesure de blé.
  • Dans un document de 1769, la ferme est citée sous le nom de Mas Pont de Jaume Serra.
  • 1901 – Eudald Puigcorbé i Camprubí avec une autre personne.

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Il convient de noter que cette maison appartient à la commune de Sant Joan de les Abadesses et à la paroisse de Ripoll.

Sources:

 

  • Costa, P. Santanach M. (1996). La Pagesia a Sant Joan de les Abadesses
  • Depuis la repoblació de la vall fins els nostres dies. Girona : Palahí Arts Gràfiques

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